CINÉMA

Publié le 21 Septembre 2019

Ça se passe dans un pays ou l'heure est approximative. Il est 21h, il fait chaud. Encore loin du cinéma, j'entends un orchestre jouer sur des rythmes endiablés avec presque de la fureur qui sort des instruments, surtout des tam-tams. Au détour du sentier, je vois une foule en transe qui danse avec frénésie en attendant l'ouverture de la porte de la salle de cinéma. Beaucoup de Noirs dans ce quartier. En approchant, une forte odeur de transpiration me saute à la gorge. Ce n'est pas seulement l’odeur suave qui sourd des aisselles des filles. C'est palpable, âcre, presque visible. La sueur sort de toutes les pores de la peau et se propage d'hommes à femmes ou vice versa, comme une épidémie. Je me retrouve malgré moi dans cette foule, bousculé, touché, palpé par des mains inconnues, même embrassé par une bouche goulue. Je garde encore aujourd'hui le goût, la volupté, la sauvagerie de ce baiser.

 

21H 30. En retard d'une heure la porte s'ouvre, encore la bousculade car l'entrée est étroite. Bizarre, c'est un cinéma en plein air, pas de toit autre qu'un ciel étoilé. Rebizarre, toute une enfilade de sièges non occupés car un palmier surprend là ou on ne l'attend pas. Les autres spectateurs ne sont pas étonnés car ils connaissent ce cinéma. Nous sommes dans une oasis près de Dakar. Une fois installé, un narrateur s'exprime en français car ce soir sera diffusé un dessin animé muet. En deux mots qui lui prennent une demi-heure il nous explique le rôle de tous les personnages : étonnant, rocambolesque. Enfin la caméra manipulée à la main envoie les premières images… puis le noir. Le film s'est rompu et la séance est reportée à la semaine d'après.

Rédigé par Louis

Publié dans #Cinéma

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