IMAGINATION ET FENÊTRE

Publié le 5 Juin 2019

IMAGINATION ET FENÊTRE

On venait de finir de dîner et après avoir débarrassé et rangé ce qu’il fallait –pas plus !- je me suis dirigée vers la porte fenêtre et me suis installée sur la terrasse, accoudée à la rambarde. J’avais besoin d’air frais et en même temps j’étais intriguée par ces éclairs colorés qui s’étaient succédés tout le long du repas.

 

La placette était tranquille en apparence. Deux voitures étaient stationnées le long du trottoir et derrière les rares buissons (je ne peux pas appeler « ça » une haie), il y avait un personnage assis sur l’un des bancs, sous un lampadaire. Il me tournait le dos. A le regarder, il me semblait accablé, la tête baissée, le dos légèrement voûté.

 

Ce petit coin faiblement éclairé contrastait avec les lueurs colorées et les spots qui semblaient être installés en arrière-plan. Sur la chaussée à droite, des arabesques de rayons laser parcellaient la rue. La fête était en train de se mettre en place. Pour le moment on entendait ni musique ni cris, seulement de temps à autre quelques ordres ou recommandations des preneurs de son en train de mettre au point leur matériel. On était rentrés de vacances la veille et bien sûr on n’était pas encore reconnectés avec la vie locale.

 

Mes yeux se portèrent à nouveau sur la silhouette claire assise sur le banc. Elle n’avait pas bougé. Je devinais qu’il s’agissait d’un homme. Pas venu ici pour fumer une cigarette, aucune fumée et aucun mouvement perceptible. Pas venu ici pour sortir son chien, aucun « meilleur ami de l’homme » ne gambadait alentour. Trop bien habillé pour pouvoir être un sans domicile fixe. Il n’était même pas non plus en train de téléphoner ou de « textoter », aucune lueur bleutée n’entourait le haut de sa silhouette.

 

Peut-être qu’il attendait quelqu’un. Peut-être qu’il prenait tout simplement l’air dans le jardin public car il n’avait pas de terrasse. Peut-être qu’il attendait le début des festivités qui avaient l’air de se mettre en place. Peut-être tout simplement qu’il réfléchissait à quelque chose qui le « travaillait ». Peut-être que…. mais dans le fond, de quoi je me mêle ?

Rédigé par Bernadette

Publié dans #Les fenêtres

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