PAPILLON
Publié le 17 Mars 2019
Un papillon s'accole sur l'épaule de la petite. Est ce parce qu'elle s'appelle Marguerite, que le papillon juste sorti de sa chrysalide, prématuré, l'a prise pour une fée. Marguerite voudrait bien caresser le papillon. Lui, avec précaution, lui murmure au fond de son pavillon des paroles d'amitié. Il butine son miel, s'en quête de sa santé. Un papillon sur une marguerite, cela n'a rien de déplacé. La gamine a un jumeau, Jules. Lui, attire une libellule. Sans préambule elle se mêle à leur conciliabule, puis s'adresse au papillon. Ils s'entendent comme deux larrons, et s'en vont se fourrer dans un buisson d'ajoncs. Leur vie est éphémère, si la libellule veut être mère, ils n'ont pas le temps de remettre au lendemain ce qu'ils ont aujourd'hui sous la main. D'autant qu'une mante, dévoreuse, pas si religieuse, est en attente d'un déjeuner. Elle hésite, qui croquer ? Son choix va pour la libellule, son corps est plus replet, elle s'en repaît. Hors du temps, les deux bambins gazouillent dans leur landau, à l'orée d'un champ, à l'abri d'un grand chêne qui n'en finit pas de glander. Lui n'est pas pressé !