LA GRANDE ENDORMEUSE
Publié le 18 Octobre 2018
La ‘‘Grande Endormeuse’’ a surgi comme par enchantement un soir d'orage...
On a vu des éclairs avec des yeux et des doigts fourchus ricaner, partir par intermittence d'ondées, revenir de plus belle, puis dans un immense fracas, la créature s'est posée en fendant de haut en bas le plus vieux platane de la ville. Celui qui abritait les étourneaux lors de leur passage.
Les jours qui suivent sont tristes, les rivières débordent, des incendies se déclenchent sans raison. Les humains et les animaux rapetissent.
Dans les champs malades de pesticides, la terre devient un étang boueux, les fleurs sèchent. Les ‘‘Volants’’, nos amies les abeilles devenues folles, forment une masse comme un boulet de canon prête à exploser.
Une fois, l'astre du jour ne se coucha pas, bizarre ...
Une force extraordinaire réchauffe la terre.
Une confrontation épouvantable a lieu entre Machiavella et le Soleil, cela ne dure pas longtemps.
Au petit matin, tout le monde merveilleux des ‘‘Minimoys’’ que nous sommes devenus, retrouve sa taille. Les coccinelles restent petites, un point noir s’ajoute aux autres, elles grandissent d'un coup ...
Mais la nature n'a pas repris ses droits, les gardiens des ruches, les ‘‘Apiculteurs’’ se désolent ; plus de miel ! La Reine des abeilles n'a plus de pouvoir sur ses sujets.
Les arbres brûlés par des incendies laissent un paysage triste, les écureuils ne savent plus où grimper et tournent en rond.
- La fin du monde est proche, dit le vieux paysan en tirant sur sa pipe…
Sophie rêve.
- Où es tu mon cœur ? demande-elle en cherchant sa peluche.
Il faut dire que le temps des sourires, des grattouilles et autres cajoleries dont nous, les "Petits" étions friands, a bien changé.
Dans le monde de demain que deviendront les plus faibles ? Encore plus maigres, comme ces bébés africains squelettiques ? Avec des malformations dues à l'évaporation de produits chimiques, comme en Bretagne où des bébés naissent sans bras ?
Ou bien périront-ils dans des massacres entre pauvres, clochards ou autres sans le sou comme ces retraités ayant travaillé toute leur vie pour une pension de misère, ou ces étudiants courageux qui sont réduits à faire les poubelles ?
Réjouissons-nous dans le présent des choses qui nous ravissent, qu'est-ce que demain nous réserve… ?