DÉPART

Publié le 12 Juin 2018

Le Père

 

Ça y est, j'ai enfin réussi a caser toute la famille et les bagages dans la voiture.

Nous pouvons partir.

Je suis calme, pourtant Bernadette m'a fatigué, elle m'a gonflé avec toutes ses recommandations.

As-tu fermé le gaz, coupé l'électricité et j'en passe et des meilleures.

Enfin comme si c'était la première fois que nous partions en vacances. Je ne suis plus un gamin, j'ai quarante-trois ans, merde ! Bon c'est vrai j'ai oublié de changer la vitre étoilée par l'impact d'une pierre. J'ai dû lui raconter une histoire, elle m'a cru c'est l'essentiel. Elle tiendra bien jusqu'à notre retour.

Vivement ce soir, je pourrais mettre les pieds dans l'eau.

Bon maintenant concentre-toi sur la route.

 

 

La Mère

 

Ça y est, j'ai enfin réussi, c'est fou comme une femme est obligée de penser à tout dans une maison. Ce n'est pas deux enfants que j'ai, mais trois.

A chaque fois que nous partons en vacances, je suis obligée de faire une liste et vérifier que Jacques a bien fait les choses, c'est un vrai gamin ; il faut dire que sa mère la coucouné jusqu'à notre mariage. Parfois j'ai l'impression, qu'il se moque de moi. Je le laisse parler son histoire de vitre... s’il savait que la veille j'avais pris conseil auprès du mécano...

Vivement ce soir où je me laisserai me surprendre à ne rien faire dans cet hôtel ou tout est compris.

Bon, maintenant je vais me concentrer sur la route et sur Jacques ; c'est un bon conducteur mais bon, je préfère garder un œil sur sa conduite.

 

 

Le fils

 

Ça y est, me voilà assis sur la banquette arrière du côté de la vitre étoilée. Je n'ai rien oublié, enfin... maman n'a rien oublié, il faut dire que je l'ai bien aidée. Maman a tout organisé, je ne pouvais pas compter sur papa, je l'attendais râler après maman. Le seul moment où ils ont été d'accord, c'est quand je leur ai demandé:

- Elle est solide la vitre ?

Ils m'ont répondu:

- Oui, tu ne risques rien.

Vivement ce soir, je vais retrouver mes cousins à l'hôtel.

Bon, maintenant, je vais me concentrer sur la route, en regardant le paysage à travers ma vitre étoilée et laisser faire mon imaginaire.

 

 

La fille

 

Ça y est, me voilà assise à côté de mon grand frère, sanglée dans mon siège. L'avantage quand on est la plus petite, c'est que l'on ne vous demande rien. Du haut de mes trois ans, je les regardais tous s'agiter. Maman comme un capitaine donnait des ordres à papa. Papa, pestait après elle, je ne comprenais pas tout, surtout quand papa disait:

- Je n'ai plus trois ans !

Robert mon grand frère se faisait crier par maman car il voulait tout emporter le vélo, la tablette, ses soldats.

Vivement ce soir ! J'allais enfin connaître l'hôtel et surtout mes cousins.

Bon, maintenant, je vais me concentrer. J'ai mon Doudou, ma sucette, je vais me laisser bercer par le ronron de la voiture et la radio de Papa...


 

Rédigé par Bernard

Publié dans #Lire pour écrire

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