ÉTAPE 1 : SURPRISES EN TOSCANE

Publié le 26 Mars 2018

Nous quittons a Arezzo, l’autoroute Firenze / Roma. Une route secondaire nous accueille et doit nous conduire chez l’habitant, près du village de Montalcino en Toscane où notre gîte est retenu.

 

Nous traversons une série de collines en pente douce recouvertes de vignobles qui s’étendent à perte de vue.

Nous arrivons à un carrefour sans aucune indication. Quelle route choisir ?

A gauche ? A droite ? J’arrête la voiture et décide de consulter la carte routière.

Il fait chaud, les vitres sont ouvertes et un air de musique classique arrive jusqu’à nous.

Je pense :

Aah enfin ! Voilà une maison et quelqu’un qui pourra nous renseigner.

Je tourne la tête dans tous les sens, de face, de dos, sur les côtés : rien ! Aucune habitation.

A perte de vue, collines avec des alignements de vigne bien alignés. Le fameux « Brunello di Montalcino ».

Mais quel est ce mystère ? D’où vient cette musique ?

Allons ! Il faut choisir. D’après ma carte, je prendrais la route de droite.

Bon choix. Passé la deuxième colline nous apercevons le village et rejoignons facilement notre gîte.

 

Accueil chaleureux de notre hôte qui nous aide à décharger nos affaires.

Cela me met en confiance et je l’interroge sur le mystère de cette musique en plein champs.

Aah, oui ! me répond-il avec un sourire, c’est la musique pour le Brunello notre vin !

Les vignerons d’ici installent des haut-parleurs qui diffusent de la musique classique pour bercer les vignes !

 

Face à mon air surpris, il continue :

Vous savez, c’est indéniable que le vin apprécie ! Si, Si ne riez pas, c’est scientifiquement prouvé !

Mais attention il y a une méthode à respecter !

Au début, quand les grappes naissent, c’est de la musique douce qu’il leur faut.

Durant la croissance, de la musique classique, con tenerezza (tendresse), con allegrezzo (allégresse).

Puis à la maturation, les grandes œuvres appoggiato (appuyé), accentuato (accentué). Vous comprenez ?

Il poursuit :

Ici c’est une terre d’émotion, mais le travail dur nous connaissons aussi !

Vous savez, je vais vous dire :

Si une année, le vigneron juge indigne une récolte, et bien, malgré tous les efforts fournis, cette vendange ne sortira pas de la cave.

Chaque fois on recommence tout à zéro et toujours ce doute « espérons que ça prendra ». Et quand ça prend, nous vivons des moments de grande joie.

Notre hôte termine par :

La musique adoucit les mœurs, alors pourquoi pas la qualité du raisin ?

 

Que penser de ces artisans de l’innovation ?

Une référence ? Un mirage ? Une béquille originale ? Une attention particulière de ces vignerons auprès de cette vigne si vieille ?

Pour nous, un rêve, une surprise ...

 

Le lendemain nous quittons notre logeur et nous empruntons une autre route de Toscane.

Les cyprès majestueux organisent le paysage. Au détour d’un virage, les oliviers s’étalent, pliant sous le poids de leurs fruits.

Ici, sous un ciel d’azur, traversé par un galop de nuages d’altitude, le calme règne.

Nous arrivons à Castiglione d’Orcia. Le regard porte jusqu’à la place centrale. Nous nous arrêtons. Au centre, la statue en bronze du Condottiere à cheval avec son épée orientée semble ouvrir une brèche dans la barrique de la cave située en face.

Nous sommes assis sur un petit mur de pierre hors d’âge. Notre esprit se laisse transporter, comme ces nuages, par un souffle de bien-être vers cette harmonie.

 

Ici nous sommes au pays du Chianti « Gallo Nero » et nous avons laissé derrière nous le « Brunello de Montalcino »

 

Me reviennent en mémoire des vers de l’infini de Leopardi, je ne suis pas sûr de leur traduction exacte :

« J’ai toujours aimé cette colline

Et de tous côtés ces haies dociles

Habillant l’espace d’une profonde paix

Qu’on vient admirer »

 

Que dis-tu ?

Rien, je rêve à voix haute !

 

Il est temps de rejoindre l’autoroute vers Rome.

 

Rédigé par Gérald

Publié dans #Voyage

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