LA SALLE DE L’ATELIER
Publié le 11 Décembre 2017
ATELIER : L'INSTANTANÉ
Dans la salle silencieuse, la soufflerie de la climatisation bourdonne au plafond.
Mon cahier ouvert sur la table grise. Le stylo glisse entre les lignes, sans accroc, il bruisse à peine. À côté de moi, Inge écrit. Son bracelet doré tinte quand il heurte la table.
La soufflerie souffle.
Dehors, la sirène d’une ambulance passe, un klaxon la suit. Il fait nuit, les lumières scintillent derrière la vitre, tremblotent à travers les gouttes de pluie. Le moteur d’un véhicule ralentit, ronronne immobile, puis redémarre en rugissant.
La soufflerie souffle.
La page, courbée entre mon pouce et mon index, bruisse en pivotant autour des spirales du cahier. Une page blanche, des lignes bleues. La pointe du stylo perle en bleu. Un pâté bleu.
La soufflerie souffle.
Le front appuyé sur la main, la main appuyée sur la joue, le stylo à la bouche. Un téléphone, un étui à lunettes, le capuchon du stylo, autour du cahier. Une rature sur un mot.
La soufflerie souffle toujours.
La lumière blanche des néons du plafond, mes mains blafardes, l’ombre grise du stylo.
Inge, Nadine, Dominique, penchées sur leur cahier, écrivent en silence.
La porte grince, une chaise crisse.
Un soir à l’atelier, essai d’instantanés.
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