CADICHON

Publié le 14 Juin 2017

 

En aparté, réflexions de Cadichon.

 

Hi han, hi han, Louis, Louis, mais il est où ? Me laisser attaché, rien à manger, rien à boire, pas même un coup de téléphone, Moi le seul âne écoresponsable du haut pays.

 

C’est vrai qu’il est bizarre en ce moment mon Louis, il fume trop.

Rien qu’hier, il me confie un groupe de randonneurs parisiens, une chaleur, je n’avais pas envie de grimper la montagne. Ils se sont noyés dans le torrent, le mauvais gué, surtout après la pluie. Bah, d’autres viendront, il en vient toujours. Je prends le chemin des écoliers, mâchonne çà et là des chardons sans gluten, de l’herbe bio, des poires respectueuses de l’âne et de la nature.

Et il me fait quoi mon Louis ? Il tourne ma longe à un pin, allume une cigarette, et s’en va chercher les touristes. Oh ! Il se méfie de moi maintenant ?

 

C’est vrai qu’il est bizarre en ce moment mon Louis, il cauchemarde.

Cette nuit je l’entendais marmonner :

  • Jane n’est pas la mère de Jade, mais Lucie est la fille de qui ? Pétard j’ai oublié, si faut, Gérard ne va pas écrire au ministre et Bernadette ?

Au matin je l’ai réveillé comme il aime, une grande lèche sur le crâne. Il me crie dessus :

  • Vé je t’ai pris pour Marcel.

  • Marcel ?

  • Marcel, le pépiniériste.

  • Le père de Victor ?

  • Le fils d’Amandine.

  • Le pépiniériste ?

  • Non Victor. Le pépiniériste c’est le grand qui veut me faire essayer sa voiture. Va savoir s’il me fait le coup de la panne. Aujourd’hui on n’est plus sûr de rien.

  • Tu deviendras membre actif du club LGBT !

  • LGBT ? Quésaquo ?

  • Les Grands Beaux Tontons… de Bernadette « of course » !

On bavassait tranquille et tout à coup il bondit, renverse son bol de café, hurle :

  • M…., Mado, mon courrier, l’armée française, Cadichon : Garde à vous !

 

C’est vrai qu’il est bizarre en ce moment mon Louis, il part en courant.

Lui, courir, de ma vie je ne l’avais jamais vu.

  • Oh Louis dove vaï ?

  • A Paris.

  • Tu vas voir les filles ?

Il ne m’a pas répondu, il était déjà trop loin, presque au bout de ses rêves.

Tranquille, moi je trotte vers le champ du père Simon. Non pas Simon le prof d’histoire, Simon le brocanteur, le frère de Gérard, le cousin de Nathalie. Il y laisse souvent Zoé son ânesse, ma petite amie.

  • Hé Zoé comment tu te portes ?

  • Holla Cadichon mon copain, je suis fatiguée, je reviens d’Italie.

  • D’Italie ?

  • Et oui, figure-toi que le père Simon quand il traficote il préfère passer par la montagne.

  • La montagne, c’est haut ça. Il faut marcher des heures et des heures.

  • Ouais, à chaque fois il me dit : « Allez Zoé pour l’Italie suit les Romains, prends la via à pieds » Et il rigole. Tu comprends toi ?

  • Je comprends surtout qu’à trois du matin, il y a moins de douaniers au col de Tende que dans les bureaux sur l’autoroute !

 

 

C’est vrai qu’il est bizarre en ce moment mon Louis, il écrit un roman.

Un Atelier d’écriture il fréquente. AnimaNice, tu le crois ça ? Franchement, s’il ne met pas vite fait le point final, il va virer fada !

Hi han, hi han !!!

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Rédigé par Hervé

Publié dans #Ecriture collective

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