LUCIE

Publié le 23 Mai 2017

Le clocher de l’église sonne onze heures. Accoudée à la balustrade de son minuscule balcon, Lucie guette le facteur. Depuis le premier étage, en se penchant un peu, elle peut le voir remonter la rue principale du village, tourner devant la boulangerie avant d’arriver devant sa maison. Il ne devrait plus tarder à présent. Le colis doit être livré aujourd’hui. Ça tombe bien, c’est le jour de fermeture de son café-restaurant. Elle aura tout l’après-midi pour examiner l’objet. Ses mains tremblent d’impatience. A quarante ans, elle se sent aussi excitée qu’une gamine de quinze ans à son premier rendez-vous. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’elle commande un bijou ancien. Le tiroir de sa commode en est rempli. Les vieux bijoux, c’est sa passion à Lucie. Elle chine dans les brocantes ou sur les sites spécialisés. C’est en navigant sur l’un d’eux qu’elle a reconnu la broche. Une broche en argent en forme de lemniscate avec une perle bleue ; sa mère avait la même.

 

Elle l’épinglait souvent sur une écharpe ou un châle. Bijou fascinant ! Lemniscate, symbole de l’infini… La perle posée tout en haut d’une boucle, prête à dévaler le ruban... à l’infini. Enfant, elle y voyait la Terre roulant sur une route de l’Univers pendant que sa mère, déesse toute puissante, harmonisait les mondes. A sa mort il y a dix ans, Lucie, fille unique, a hérité de l’appartement et tout ce qu’il contenait, bijoux compris, mais la broche et son écrin avaient disparu depuis longtemps, oubliés par sa mère dans un hôtel de vacances et jamais retrouvés.

Alors, lorsque le bijou a surgi sur l’écran de l’ordinateur, son cœur a fait un bond. Elle l’a comparé avec celui immortalisé sur de vieilles photos, avec celui accroché à ses souvenirs, il paraissait identique. L’image sur le site de vente ne présentait pas le verso de la broche mais Lucie se souvient encore de la trace du poinçon, juste à la croisée des deux boucles, avec sa légère boursouflure, un peu sombre. Sa mère lui racontait que c’était la lune qui se cachait au revers de l’infini. La jeune femme n’a pas oublié la sensation granuleuse que la minuscule aspérité provoquait sous l’index. Il lui tarde de voir arriver le facteur pour enfin examiner le bijou et qui sait… peut-être retrouver enfin la broche maternelle.

 

Cliquetis de pédale dans la ruelle ; le vélo jaune apparaît devant la boulangerie. La jeune femme se précipite, dévale l’escalier, arrive sur le pas de la porte en même temps que le facteur. Celui-ci extirpe de sa sacoche une enveloppe beige, la tend à Lucie qui la saisit et remonte chez elle aussi rapidement qu’elle en était descendue, dépose l’enveloppe sur la table basse du salon, respire en un grand soupir, s’étonne de l’émotion qui l’habite. De l’impatience certes, mais pas que… quelque chose… impossible à définir…. Voyons, ce n’est qu’un bijou, se dit-elle. Même s’il s’avère être celui de ma mère, pourquoi suis-je si bouleversée ?

 

L’enveloppe beige attend sur la petite table. Délicatement, Lucie décolle le rabat. Ce bijou cogne dans sa mémoire comme s’il voulait libérer un souvenir oublié. Du moins, c’est l’impression qu’elle ressent en ouvrant le colis. Elle est loin d’imaginer dans quelle histoire la broche à la perle va la propulser. Au fond de l’enveloppe, une boîte en velours rouge... Comme celle de sa mère… Picotements dans la gorge… Lucie soulève le couvercle. Couchée sur le satin jauni, la broche lemniscate à l’argent terni, la perle bleue posée là, en haut de la boucle. Examen minutieux de l’objet. Les sensations perdues de l’enfance remontent au bout de ses doigts. L’index accroche le poinçon au dos du bijou, la minuscule lune cachée sur un revers d’infini. La jeune femme en est sûre : c’est bien la broche de sa mère qui, miraculeusement, lui est revenue.

 

Elle la contemple, émue, quand son attention est attirée par l’écrin. Du coussin de satin jauni dépasse un morceau de papier. Lucie extirpe le billet de sa cachette, le déplie. Une écriture serrée court sur tout le feuillet ; ce que Lucie y déchiffre va bouleverser le cours de sa vie.

...

 

Joyeux anniversaire Jade, ma chère sœur !

Je t’embrasse bien fort.

Jane

 

Quelques mots simples couchés sur un billet pour accompagner un cadeau... et une déflagration. Sa mère avait une sœur ! Lucie relit le papier fané. Courtes phrases, témoin d’un moment de vie de famille dont elle ignore tout. Comment, pourquoi un tel secret… Jade, sa mère, avait une sœur… Jade et Jane...

C’est en prononçant ces prénoms à voix haute que Lucie a basculé. Loin, très loin dans l’enfance... sur une route de campagne, sa menotte de fillette agrippée à la main d’une femme en manteau rouge. Elle sentait bon, comme les violettes qu’elle ramassait au bord du chemin.

"N’embête pas tatie Jane, Lucie". La voix de sa mère quelque part, dans le paysage…

Tatie Jane qui chantait pour sa "p’tite Lulu" Au clair de la Lune le soir, dans le jardin, quand la lune d’été était ronde et blanche ; et le jasmin embaumait.

Les souvenirs remontent comme des bulles.

Une maison, un jardin, sa mère, sa tante et elle, "p’tite Lulu". Et puis l’oubli. Tatie Jane évaporée.

Les questions éclatent en rafales dans la tête de Lucie, trop nombreuses, trop rapides pour attendre d’éventuelles réponses. De ce bouillonnement émerge l’essentiel – je ne suis plus seule, j’ai une tante quelque part. Des cousins et cousines peut-être… C’est énorme !... Il me faut un café bien serré pour m’aider à réfléchir à tout ça.

 

Lucie s’installe dans son fauteuil préféré, pose la tasse fumante sur la table à côté de la broche à la perle, vertigineuse lemniscate, laisse venir les questions :

Pourquoi, et quand tatie Jane a-t-elle disparu de sa vie ? Depuis très longtemps sûrement. Elle devait être un tout petit enfant pour l’avoir ainsi oubliée.

A qui appartiennent la maison, le jardin et où se trouvent-ils ? Jusqu’à présent, Lucie ne se souvenait pas d’avoir passé son enfance ailleurs que dans son appartement actuel ; pourtant, cette bribe de souvenir lui raconte autre chose ; elle se sent chez elle dans la maison au jasmin. Elle fouille alors dans ses papiers, trouve l’acte notarié dont la date confirme son impression : l’appartement actuel a été acheté par sa mère alors qu’elle était âgée de quatre ans. Où a-t-elle vécu avant ? Dans la maison au jasmin ?

 

C’est sans doute à cette époque que les sœurs Jade et Jane se sont définitivement séparées. Jane effacée de leurs vies. Sa mère ne lui a jamais parlé de sa tante, il n’y a aucune photo de Jane, aucun souvenir d’aucune sorte sauf le bijou à la perle que sa mère portait si souvent et qui gardait son secret. Un bijou acheté dans un vide-grenier, lui avait-on dit.

 

Trop de questions sans réponses, trop d’émotions pour aujourd’hui. Lucie épingle la lemniscate sur sa veste, enfouit l’écrin et le billet dans sa poche, et file chez son amie Amandine pour tout lui raconter.

 

Amandine l’écoute un moment, l’interrompt :

J’ai des soucis avec un passeport, lui confie-t-elle, je dois quitter cette histoire. Demande à Louis ; il est un peu à l’ouest, mais il connaît pas mal de choses sur les gens du coin.

 

Judicieux conseil ! Grâce à Louis, Lucie a pu remonter une piste qui lui a amené quelques réponses mais aussi de nouvelles questions. Depuis, elle oscille entre fébrilité, anxiété, euphorie, et la broche à la perle bleue ne quitte plus son col. Derrière le comptoir du bar-restaurant, elle sert ses rares clients, la tête ailleurs. La prochaine étape serait de contacter ma tante... lui écrire une lettre… je ne sais pas trop comment la rédiger…

 

Elle a encore parlé à voix haute. Une habitude de personne seule.

Gérard, l’écrivain du coin, est attablé devant son café. Il sourit :

Tu parles seule, Lucie ? Tu veux écrire une lettre ? Ça tombe bien, on vient de faire un atelier d’écriture consacré au genre épistolaire. Viens, assieds-toi, je t’explique.

 

LETTRE de Lucie à Jane, en Vendée

 

Je suis Lucie, j’ai cru un moment être votre nièce mais aujourd’hui, je n’en suis pas certaine.

Je vous avais oubliée, Jane. Vous avez déserté ma vie depuis si longtemps.

 

Il y a quelques jours, j’ai trouvé un mot signé de vous adressé à ma mère, mot qui suggère qu’elle était votre sœur. C’est en lisant votre prénom au bas du message que quelques souvenirs ténus ont émergé du fond de ma mémoire. Il y avait une maison, ma mère, vous... J’ai cherché à savoir, j’ai posé des questions autour de moi.

 

Louis, un ancien du pays, se souvenait de vous, de nous, de la maison située à l’entrée du village. Une recherche dans les registres du cadastre a confirmé ces informations. Je sais maintenant que la maison a existé, que nous y avons vécu ensemble, qu’elle a été vendue et détruite il y a environ quarante ans pour permettre la construction d’un supermarché.

En revanche, aucune trace de votre existence, Jane. J’ai fouillé dans les documents de ma mère. Rien n’indique qu’elle avait une sœur.

 

Alors je viens vers vous dans l’espoir d’obtenir quelques réponses afin de comprendre pourquoi, dans mon souvenir et dans mon sentiment intime, vous restez ma très chère "tatie" Jane.

 

Du village, le 22 mai 2017

...

Lucie raccroche le téléphone, se tourne vers l’enfant :

Ta maman va venir te chercher Victor. Que dirais-tu d’une bonne glace en attendant ?

Hochement de tête dans un reniflement.

J’aimerais bien à la fraise…

Va pour la fraise, répond Lucie en souriant.

 

Adossée au au comptoir de son café-restaurant, Lucie relisait la lettre que tante Jane lui a envoyée par retour de courrier quand elle a aperçu le petit Victor, en larmes, courant dans la rue. Elle l’a intercepté, le fait entrer. Il s’est laisse faire, comme soulagé d’être pris en charge. Perché sur un haut tabouret, il raconte son papa parti, son gros chagrin, sa course désespérée vers nulle part. Pauvre petit bonhomme… Lucy l’ébouriffe d’une main, lui tend la glace à la fraise de l’autre.

Le café est désert à cette heure. Son dernier client, un historien du CNRS à la recherche de documents cadastraux des XIIIe et XIVe siècle, est parti depuis un bon moment, tout comme Gérard, l’écrivain. Ce dernier a pris son café au comptoir pour discuter avec elle ; il lui a gentiment demandé si elle avait pu écrire sa lettre, a semblé sincèrement heureux de la tournure que prennent les événements pour Lucie.

La jeune femme s’installe face à Victor :

Alors Victor, cette glace ?

Trop bonne !

L’enfant sourit à présent. Une histoire de plus à rajouter au silence, pense Lucie. Elle aime cette heure tranquille où, dans le café, le silence revient tout chargé des conversations, des confidences, déposées là par les vies qui se croisent. Murmures ténus qui flottent au-dessus des tables, s’irisent sous les lampes, s’accrochent aux murs.

Le bruissement de la lettre au fond de sa poche la ramène au réel. Elle repense à l’histoire que Jane lui a racontée. Une histoire bien banale en fait : un homme, deux femmes. L’homme a choisi Jane. Jade, blessée, a supprimé tout ce qui de près ou de loin avait un lien avec sa sœur, sauf la broche à la perle, allez savoir pourquoi…

Lucie sourit à la franchise de Jane. Grâce à elle, le secret angoissant qui étouffait sa vie s’est évaporé. Aujourd’hui, elle se sent solide et sereine. Elle va bientôt rencontrer sa tante, et même sa cousine. Car tatie Jane a une fille qu’elle a prénommée… Jade.

Il n’aurait pas fallu que sa mère lui donne, elle aussi, le prénom de la tata ! Cette histoire est déjà suffisamment embrouillée ! Dieu merci, Lucie s’appelle Lucie, comme sa grand-mère. Elle aime bien cette idée de prénoms que l’on se transmet de génération en génération. Comme un patrimoine familial. Des Jane, Jade, Lucie qui courent indéfiniment sur la boucle d’une lemniscate…

 

Derrière la vitre, une silhouette se profile. Nadia, la maman de Victor entre dans la pièce, serre son fils contre elle.

Le soir descend sur la place, bientôt les habitués de l’apéro vont arriver, Zézette, Louis avec son âne, Sandra et Eric…

Demain, tatie Jane sera au village. Elle a rendez-vous avec Rémy, son gendre, ici, à l’Auberge des Remparts. Encore une histoire de famille compliquée, semble-t-il. Jane est restée évasive sur le sujet et Lucie n’a pas tout compris, toute à la joie de faire... ou refaire connaissance avec sa famille retrouvée…

 

Le lendemain, le chercheur du CNRS s’installe en terrasse. Peu après, une vieille dame s’approche, hésitante, s’installe à la table du chercheur, une conversation s’engage entre eux. Lui semble très à l’aise, elle un peu tendue. Derrière son comptoir, Lucie les observe. Leur discussion se termine rapidement, ils se lèvent, le chercheur s’en va, la vieille dame entre dans le café, regarde Lucie en souriant.

Bonjour Lucie…

Un bref instant de flottement tangue sur le visage de Lucie, puis la joie dans les yeux.

Jane ? … Bonjour tatie Jane, je suis tellement contente de vous rencontrer enfin ! Venez, asseyez-vous. Là, nous serons tranquilles.

Les deux femmes prennent place autour d’une table un peu à l’écart. Lucie, les joues rosissantes, s’exclame :

J’en oublie de vous proposer quelque chose à boire… ou à manger si vous préférez… Dites-moi…

Merci Lucie, je n’ai pas faim du tout, et je me suis désaltérée en compagnie de mon gendre, Rémy, à l’instant.

Ah ! C’est donc lui le mari de ma cousine… Il est déjà venu manger ici, on avait bavardé, il m’avait parlé de ses recherches…

C’est lui, confirme Jane en ôtant le foulard qui entoure son cou.

Lucie tressaille. Sur le chemisier de sa tante, le bijou, la lemniscate à la perle.

Jane… cette broche… j’ai la même…

Je sais Lucie, répond Jane d’un ton apaisant, c’est moi qui l’ai offerte à ta mère. Et elle m’a offert celle-ci. C’est tout bête, tu sais. Un jour, en faisant du lèche-vitrine ensemble, nous avons remarqué ce bijou. Il lui plaisait beaucoup, alors, sans rien dire bien sûr, je suis retournée le lui acheter pour son anniversaire. Mais elle a eu la même idée et en a fait autant, si bien que nous nous sommes offert mutuellement le même cadeau. Je te laisse imaginer nos têtes respectives quand nous avons ouvert nos paquets !

Les yeux de Jane rient, malicieux. Une interrogation traverse ceux de Lucie.

Tu te demandes pourquoi on a ouvert nos cadeaux ensemble ?

Lucie sourit, acquiesce.

Nous avons deux ans et deux jours de différence avec ta mère. Nous avons toujours fêté nos anniversaires ensemble… enfin, jusqu’à celui-ci, ajoute Jane. Cette broche a été notre dernier cadeau. La suite, tu la connais…

Elle soupire, se tourne vers la salle.

Tu as bien modernisé l’auberge, Lucie, c’est très accueillant.

Merci tatie. A la mort de maman, j’ai tout refait à neuf. Vous avez connu avant ?

J’y ai même fait des extras l’été. C’est ici que j’ai connu mon mari.

Jane baisse les yeux, sa main droite fait tourner l’anneau d’or qui orne son annulaire gauche. Lucie laisse le moment de silence accueillir l’émotion, puis prend une mine espiègle pour dire :

Si le cœur vous en dit, tatie, je vous engage pour l’été !

Merci ma chérie, répond Jane en riant, mais je ne suis pas sûre que tu fasses une bonne affaire. D’ailleurs, l’heure tourne, tu vas te mettre en retard à papoter avec moi. Je dois m’en aller à présent, mais je reviendrai. Maintenant que l’on s’est retrouvées, on ne se perdra plus. Promis ?

Promis tatie. Reviens quand tu veux.

Le tutoiement pour sceller la promesse. Jane s’en va à pas menus, Lucie, la regarde partir, les yeux pleins de tendresse.

 

Ce soir, Lucie, accoudée à la balustrade de son balcon, goûte le moment tranquille. Les derniers rayons de soleil colorent le ciel de rose. Dans le lointain, les montagnes adoucissent leurs crêtes, se fondent dans un sfumato d’un bleu délicat.

Bleu comme la perle, pense Lucie. Et flou comme ma mémoire. Je savais sans savoir.

Depuis qu'elle a retrouvé tante et cousine, elle a le regard plus clair Lucie, avec quelque chose d’apaisé, quelque chose comme le sentiment d’avoir réussi une quête. Elle se sent libérée. De quoi ?... elle ne sait pas trop, mais elle n’est plus la même, c’est sûr ! Un monde étriqué pulvérisé… oui, c’est ça. Et l’envie de vivre, de rire… d’accepter l’invitation de Philippe, peut-être… Il serait mon cavalier aux fiançailles de Sandra et Eric... Oh ! La tête de Bernadette ! Jade, avec ses antennes ultra-sensibles, a bien compris que lui et moi… Elle est chouette, Jade, ma cousine, et bientôt mon amie, j’espère… Il faudra que je demande à son mari, l’érudit Rémy, ou au professeur Simon Mallevialle, l’origine de la lemniscate… Ça doit remonter à l’Antiquité ce truc-là.

Tu seras mon dernier bijou, dit-elle en caressant la broche. Je n’ai plus envie de chercher les bijoux anciens… plus besoin en fait.

 

En bas, dans la ruelle, Louis passe avec son âne, le petit Victor à califourchon. Nadia suit avec Gérard… Ces deux-là… J’ai bien fait de suggérer à Gérard d’écrire sur le village. Il s’en passe des choses, mine de rien ! D’ailleurs, j’ai bien envie de m’y mettre, moi aussi, à l’écriture… je pourrais raconter l’histoire de la lemniscate… Je la dédicacerais comme ça : A tatie Jane et à sa fille, Jade… Oui, c’est ça. Dès demain, je m’inscris à l’atelier d’écriture.

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Rédigé par Mado

Publié dans #Ecriture collective

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