L'AUTOROUTE UN JOUR DE PLUIE
Publié le 10 Juin 2016
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Textes courts pour cet atelier.
De l'instantané en passant par le haïku et jusqu'au haïbun pour raconter le "voyage" de chez soi à l'atelier ce jour-même.
Ce texte est donc une tentative pour rendre poétique un déplacement sur l'autoroute un jour de pluie ! Soyez indulgents...
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La pluie de printemps déshabille le catalpa. La voiture qui dort à son pied se pare de pétales
blancs.
Je la réveille d'un coup de démarreur, elle sursaute, ronronne et m'emporte vers l'atelier
d'écriture, abandonnant ses fleurs au vent.
Pare-brise mouillé -
la danse de l'essuie-glace
entraîne une fleur
Je roule. Dans le gris de l'asphalte, dans le gris du ciel. Gris, les véhicules sur la route.
La pluie s'énerve en bourrasque, frappe de ses mille doigts. Les gifles giclent. Le martèlement
se mue en clameur. Le ciel gronde.
L’eau ruisselle sur la vitre embuée. Le gris devient flou. Devant moi, un camion s'ébroue.
Le semi-remorque
recueille la pluie sur son toit -
cascade au virage
Le calme surgit avec l'obscurité. La montagne s'ouvre sur notre cortège. Comme une
cathédrale offrant le refuge. Les véhicules ralentissent. En procession sur ce chemin intérieur,
j'avance parmi leurs lueurs rouges.
Sous le tunnel
guirlandes de véhicules -
que de lumignons !
De l'autre côté, une clarté nacrée se pose sur le ville. Les gouttes de pluie se font légères et
puis s'en vont.
Moi, je suis arrivée. L'atelier d'écriture peut commencer...