BON PIED LA ROUTE !

Publié le 27 Novembre 2019

 

 

 

  • Bon pied la route !
  • En français, ça veut dire ?

  • En Afrique, bonne route ! Un peu plus même, tu connais l’heure du départ, tu ignores celle de l’arrivée, la vie, la vraie.

  • Tu as faim, soif, un besoin naturel ?

  • Non pourquoi ?

  • Tu deviens philosophe. Un autre concept ?

  • Oui, pourquoi faisons-nous du stop sur un chemin vicinal ?

  • Ce n’est pas un chemin vicinal mais une route départementale.

  • Départementale mon cul, au rythme de la circulation actuelle, à midi on la saute et ce soir nous dormons dans le champ.

Le silence retombe, seuls les grillons laissent éclater leur joie de vivre sous ce soleil matraqueur. Quand j’y repense, l’autre blaireau qui la matait hier soir avec les valseuses en bandoulières. Si cette gourde lui avait consacré un tantinet d’attention nous aurions couché dans un vrai lit, petit déjeuné d’un bon café, nous nous serions gavés de viennoiseries. Pété de tunes le dadais dodu, ça se voyait. En plus il nous aurait conduits à Paris, la bave aux lèvres, le laid.

  • Oh, oh les garçons arrêter de mâchouiller vos idées noires, je sais ce que vous cogitez, mais il était vraiment affreux votre gogo.

  • Affreux, affreux, c’est vite dit, disgracieux peut-être mais riche et dispendieux.

  • Une sorte de beauté crésucienne !

  • Je veux un homme pour moi toute seule, un homme qui m’aimera passionnément.

  • Balancée comme tu l’es, quel manque d’ambition !

  • Bon d’accord, s’il arrive un camion j’enlève le haut, une camionnette j’enlève le bas, une belle bagnole j’enlève tout.

  • Et si ce sont les gendarmes, fais l’inverse.

 

Paris enfin, je me balade sur les Champs Élysées sapé comme un milord, à bout de sous, à bout de souffle, dans la tête une ritournelle « Allez venez Milord vous asseoir à ma table » ben voyons ! Mon estomac gargouille, ça doit tomber, il faut que ça tombe. Coups d’œil à droite, coups d’œil à gauche, tiens mate la petite bourge, de l’or là où il en faut, endiamantée léger, la classe. Les jambes arquées tout de même, normal elle doit monter à l’Ecole Militaire. Bon, quand il faut y aller, j’y vais.

 

  • Bonjour Mademoiselle, vous connaissez Paris, je cherche…

Ses deux yeux pervenche, je la prends dans mes bras.

 

Restaurants, boites, boutiques griffées, voyages, croisières, vingt-deux ans plus tard fortune faite, nous vivons à New-York. Je l’ai maintenant sur les bras et ne sais comment me déscotcher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Ecoute Lucienne tu dois comprendre, autant en emporte le vent.

 

\..../

Rédigé par hERVÉ

Publié dans #Cinéma

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