Début d'une nouvelle policière

Publié le 20 Avril 2017

M. Jacques ARMAND vient de décéder il y a quelques jours. Brutalement, un an après son épouse Louise. Il laisse un empire industriel qu’il a bâti, consolidé jour après jour depuis plus de 40 ans. Il a jamais voulu laisser la main à qui que ce soit. Ses enfants se sont alors retrouvés dans la maison familiale sur les bords de la Loire à cette occasion.


Xavier, le fils aîné, avec son épouse Christiane et leurs trois enfants Jacques, Pierre, et Sandrine. Christophe, le cadet, accompagné de sa très future épouse, Caroline, rencontrée 10 ans plus tôt sur les bancs de la Faculté de Sciences, et dont Xavier était éperdument tombé amoureux. Amour transi, car elle n’a toujours eu d’yeux que pour Christophe.
Sabine, la benjamine, qui vit à l’étranger. Mariée à un Américain, elle n’a jamais voulu s’impliquer dans les affaires familiales, sous prétexte que ses frères faisaient ça très bien. Mais elle pense quand même qu’un jour une partie de tout cet empire lui appartiendra.
Il y a aussi bien sûr dans la maison Noémie. Noémie, c’est la nounou, c’est la femme qui a toujours tenu la maison en fait, car Mme ARMAND ne s’en souciait pas le moins du monde, occupée qu’elle était à toujours s’occuper d’elle-même....


Noémie est arrivée très jeune à la maison, car avant elle sa maman s’occupait de tout. Elle a grandi avec Xavier, Christophe et Sabine, un peu comme leur grande sœur. D’ailleurs c’est comme ça que la considérait Jacques. Un peu comme l’aînée de ses enfants....
Ce matin, juste avant que Xavier, Christophe et Sabine partent pour accomplir les dernières formalités auprès des pompes funèbres et du curé, Caroline a été vertement remise à sa place par Sabine. Pour une histoire de bracelet que lui avait donné Jacques, à l’occasion de ses fiançailles avec Christophe. Oui mais, ce bracelet il appartenait à Louise, la maman et Sabine en veut à son père d’avoir commencé à « distribuer » les bijoux maternels.

« Il l’avait acheté pour maman quand elle lui avait appris qu’elle m’attendait », l’avait invectivé Sabine.

« Je n’y peux rien, Jacques m’avait dit qu’il me porterait bonheur, tu sais bien qu’il était de la vieille époque, bonheur pour porter ses petits enfants à venir ».

Sabine avait bien évidemment profité que ses frères soient dans le parc et donc incapables d’entendre sa colère se déverser.

Caroline est alors remontée dans sa chambre pour se changer. Elle avait décidé de ne pas attendre Christophe aujourd’hui pour aller faire son petit footing, comme tous les matins le long de la rivière. Il fallait qu’elle sorte de cette maison tout de suite. Elle pensait que la colère de Sabine s’atténuerait, laissant place à la tristesse du moment.... Elle entendit soudain quelqu’un monter l’escalier en courant. Qui ? Elle avait déjà ses baskets aux pieds, prête à partir, et en quittant sa chambre, elle croisa Xavier dans le couloir. Il avait oublié le livret de famille et était revenu en vitesse le chercher...
Elle courait, elle réfléchissait à tant de choses. Cette petite ville où elle avait grandi, ses premiers amoureux, Stéphane notamment, qu’elle avait quitté pour Christophe il y a quelques années. Elle l’avait croisé il y a trois jours à la boulangerie et il était devenu tout rouge. Lorsqu’elle lui avait annoncé ses fiançailles, son expression avait brutalement changé. La stupeur lui avait laissé la bouche ouverte sans qu’aucun son ne puisse pourtant s’en échapper. Hier d’ailleurs pendant son footing avec Christophe, ils l’avaient croisé et Stéphane avait baissé la tête, mais il n’avait pas pu cacher avant ça son expression somme toute assez mauvaise.
Elle courait et ses pensées se bousculaient, elle laissait faire, sans vouloir y réfléchir. La foulée régulière, elle respirait tranquillement ayant pris son rythme de course. Courir lui faisait du bien et l’odeur d’humus mouillé lui redonnait de l’énergie. Elle se laissait porter en fermant les yeux de temps en temps, comme pour apprécier les bienfaits de cette escapade. Des branches cassées jonchaient le sol, témoignage du vent qui avait soufflé en tempête la nuit précédente.


De retour à la maison peu avant midi, les trois enfants se sont retrouvés dans le jardin où Christiane, aidée par les enfants avait préparé la table. Noémie officiait à la cuisine. Elle avait pris du retard car hier elle avait oublié d’aller chercher les fromages à la laiterie et elle avait dû y aller ce matin. Pendant que tout le monde s’installait peu à peu autour de la table, Christophe était monté chercher Caroline. Personne dans la chambre. Il redescendit à la cuisine. Noémie ne savait rien.
Un tour dans le parc, toujours pas là.... De retour à table et devant son air soucieux, les discussions se sont affaiblies....
Soudain Xavier s’est souvenu l’avoir croisée, baskets aux pieds, prête à aller courir. Derrière Christophe qui se dirigeait en courant sur le parcours aller-retour quotidien, Xavier marchait rapidement, moins entraîné que son frère cadet. Une vingtaine de minutes plus tard, ils la trouvèrent.


Elle gisait par terre, à plat dos, la tête légèrement tournée sur un côté. Du sang coulait de son cou, où une traînée violette trahissait un hématome consécutif à un coup violent. Une mare de sang était sous sa tête. A genoux, Christophe prit son poignet inerte et chercha vainement son pouls. A ses côtés, Xavier avait déjà composé le numéro de la police. Christophe implorait Caroline, la sentant lui échapper. Les regards des deux frères se croisèrent alors que la police arrivait sur les lieux, accompagnée par les pompiers chargés de matériel médical et d’un brancard. Christophe et Xavier s’étaient relevés lorsque le médecin leur annonça le décès de Caroline.

 

À suivre...

Rédigé par Bernadette

Publié dans #Policier

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