LA PLACE GARIBALDI, HAVRE DE PAIX

Publié le 20 Avril 2016

Sur le thème "la ville", flânerie et monologue intérieur...

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Brigitte arrive à la place Garibaldi où elle a rendez-vous avec ses copines. Elle regarde sa montre. Zut ! J’ai vingt minutes d’avance. Elle s’installe sur le rebord de la fontaine et laisse son regard et son esprit vagabonder.

Il y a encore des gens qui mangent des huîtres, alors qu’il fait déjà si beau, si chaud. C’est vrai, on n’est qu’au mois d’avril, mois avec un « r ». Le printemps qui s’est pointé, qui a apporté un air si doux, ne me donne plus envie d’en manger. Bien sûr, ce sont surtout les touristes qui en mangent. D’après leurs guides touristiques, manger des huîtres au Café de Turin, c’est un must. Voilà justement un couple d’asiatiques. Ils tournent leur plan dans tous les sens, se disputent. Des asiatiques qui se disputent ? Et on nous fait croire qu’ils sourient tout le temps. J’ai pitié d’eux. Allez, je fais ma bonne action de la journée. Brigitte se lève et s’approche des touristes. « Can I help you ? »

C’est curieux que tous les touristes asiatiques veuillent aller à Eze Village. Brigitte se rassoit. Elle ferme les yeux. Qu’est-ce que je suis bien au soleil ! Je pourrais m’adonner à cette sensation agréable de fin d’hiver, assouvir cette soif de chaleur, de lumière pendant des heures et des heures. Heureusement, je ne suis pas une touriste qui doit courir à droit et à gauche pour avoir tout vu en un temps record ! Elle les rouvre, ses yeux, et tourne la tête vers les albizzias. Non, ils ne sont pas encore en fleurs. L’année dernière, ils avaient fleuri en juin, quand ma sœur était là. Quel parfum délicat ils avaient ! Quelles couleurs tendres entre le rose et le blanc, plutôt un rose foncé, genre vieux rose. Tiens, dans le film que j’ai vu hier au Mercury, il y avait des cerisiers en fleurs. Quelle merveille ! Rien que pour eux, le film valait la peine.

Au marché des Antiquaires, on vendait des pierres qui étaient aussi d’une beauté parfaite. Un peu translucides, dans des couleurs pastel, rose, bleu, vert. Je n’ai rien acheté, c’est dommage, elles ne me sortent plus de la tête. Bientôt c’est mon anniversaire, prétexte parfait pour se faire offrir du superflu. Pourvu que tout n’a pas été vendu. C’est quand déjà, le marché des Antiquaires ? Le der-nier était le troisième samedi du mois. Si c’est ça, le prochain sera après mon anniversaire. Tant mieux, ainsi, je pourrai choisir moi-même la pièce qui me plaît le plus. Ça va être difficile.

L’idée d’être bientôt en possession d’une pierre, rose de préférence - ou peut-être verte -, augmente encore la bonne humeur de Brigitte. Elle se redresse, regarde autour pour voir si ses copines sont arrivées. Non, il n’y a personne. Par contre, elle s’extasie une fois de plus devant l’architecture de cette place. Quelle harmonie ! Les couleurs apaisantes, les fresques, les lignes droites, géométriques donnent un sentiment d’ordre. Le sentiment que tout est comme il doit l’être. Comment pourrais-je décrire la sensation que cette place me procure ? Quand je suis ici, je suis en paix avec moi et avec le monde. Je ne me pose plus de question, je me laisse vivre, tranquillement, paisiblement. J’espère que mes copines vont être d’accord pour qu’on déjeune ici, sous le soleil de printemps.

  • Brigitte, Brigitte ! Bonjour, nous sommes là, nous t’avons attendue de l’autre côté de la fontaine. Es-tu d’accord pour qu’on mange dans un des restaurants ici, sur la place ?

Rédigé par Iliola

Publié dans #Ville

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